Plongée épave Le DALTON

43.1992 N 5.2308 E
Epave ______ 12 à 32 m

L'étrave, vers 15 mètres, est informe. Ayant eu le plus à souffrir de la fureur des vagues, elle s'est disloquée en grosses plaques de ferrailles sans aucun ordre, posées sur la roche claire. Le visiteur pourra passer sous ces tôles, les survoler sur une grande surface sans pouvoir reconstituer la forme exacte du navire. Plus bas, les morceaux de la carène devien nent plus importants, et, vers le milieu de l'épave, une forme générale apparaît, celle d'un beau cargo très concrétionné. Le bastingage et le flanc tribord sont intacts, recouverts de gorgones claires. Les fonds du navire sont remplis de minerai, tandis que les éléments des machines et des chaudières demeurent encore reconnaissables. La poupe est rapidement atteinte, car l'épave ne mesure pas plus de cinquante mètres. La barre à roue, rendue célèbre par le film Epaves, existe toujours, réduite à son moyeu central. Elle se tient au centre d'un château arrière bien conservé, entouré de son balcon, qui surplombe le sable, à 30 mètres maximum. L'hélice en fer et le gouvernail restent en place sous une forêt de gorgones. Les parois du navire commencent à se tordre car l'épave se fait vieille. Le Dalton se tient presque droit sur le sable, la dénivellation entre les deux extrémités atteint une quinzaine de mètres. Les vestiges « vivants » ont disparu car la plongée est ultra-connue et le livre « Le monde du silence » relate en détail et sur deux pages, les menus pillages des premiers plongeurs. Le poisson est abondant et varié, et il n'est pas rare de rencontrer des chasseurs sur le site. Les loups aiment les premières tôles proches de la surface tandis que les posidonies qui entourent et envahissent les cales attirent plutôt les poissons destinés â la bouillabaisse !... Un détail à noter Planier est tellement riche en gisements de toutes époques que le Dalton est littéralement entouré de poteries antiques. -------------------------------------------------------------------------------------Historique-------------------------------------------------------- Ce 19 février 1928, il transportait des lingots de plomb entre Laurion (ou Ergasteria) et Marseille, affrété par la Compagnie des Minerais et Métaux. Le brouillard était tel que les feux de Planier ne purent être discernés, selon la déclaration du capi taine. Le Dalton heurta le récif de la Pierre à La Bague, et, le naufrage étant inévitable, son équipage le conduisit le plus près possible de l'île, contre le débarcadère du phare, qu'ils connaissait bien. L'avant sur la roche, les embarcations furent mises à l'eau, les matelots abandonnèrent le navire, et le Dalton s'enfonca pour toujours. Un pêcheur qui passait prévint un autre pêcheur qui rentrait au port, sans se presser, et ce n'est que 8 heures plus tard que les secours, inutiles, arrivèrent. A la suite de ce naufrage, le phare de Planier fut équipé en T.S.F.