Plongée Epave Le Liban

43.2074 N 5.33748 E
Epave Arche ______ 25 à 37 m

Le Liban d'une dimension de 91 m x 11 m se découvre en débutant la plongée par la poupe située à 36 mètres, partie la plus profonde de l’épave. Celle-ci est coupée de la partie centrale du navire, suite certainement à la violence de l’explosion. La poupe est en bon état, et on peut encore voir l’hélice en bronze. Deux mâts sont couchés sur le sable avec des débris métalliques de toutes sortes. En remontant vers la proue, il faut contempler les énormes chaudières et machines du Liban. Elles gisent sur le sable de part et d’autre de l’épave. Juste après, on peut visiter la dunette qui, bien qu’abîmée, résiste au temps. Quelques superstructures sont encore debout avec deux bossoirs sur le flanc tribord. On peut visiter ce qui fut le salon, les cabines et la cuisine avec ses fours en brique. On arrive ensuite sur les cales avant, dans lesquelles il est possible de pénétrer. Sur tribord, le troisième mât repose perpendiculairement au navire. Puis c’est la proue à 28 mètres avec son énorme treuil. Sur bâbord avant, une grosse ancre est toujours en place avec ses énormes maillons de chaîne. Il ne reste qu'un bossoir sur la proue. Un dernier regard pour ce paquebot au destin funeste et on commence la remontée en direction de l’arche des Farillons. Au niveau de la proue, il suffit de remonter légèrement sur la gauche en suivant une pente douce pour se retrouver sous l’arche des Farillons, à 15 mètres de fond. C’est l’apothéose de cette plongée-épave, qui mérite, avec le tombant des Farillons, d’y consacrer de nombreuses plongées. -----------------------------------------------------------------------------------Historique----------------------------------------- Le Liban est un paquebot construit en 1882 à Glasgow (Ecosse), mesurant 91 mètres de long sur 11 de large, et jaugeant 2.308 tonneaux. Il était doté d’une machine à vapeur de 2.150 CV. Il appartenait à la Compagnie Fraissinet. La présence du Liban sous l’eau peut être considérée comme la tragédie majeure ayant eu lieu dans les eaux marseillaises. Le 7 juin 1903 vers midi, le Liban quitte le port de la Joliette à destination de Bastia. A son bord environ 220 passagers dont 41 hommes d’équipage, ainsi que diverses marchandises telles que du courrier, du matériel d’école...etc. Au même moment le paquebot L’insulaire appartenant à la même compagnie, se dirige vers Marseille. Les navires se sont vus, et ordre a été donné par les deux commandants de virer à droite afin de se croiser. De peur de heurter les petits rochers autour de l’île Maire, le commandant de L’insulaire ordonne « A gauche toute » et va ainsi déclencher la catastrophe. L’insulaire se dirige alors sur le Liban et le percute très violemment sur bâbord. Le Commandant Lacotte du Liban et son équipage manœuvrent pour dégager le bateau. Les dégâts sont très importants. Il décide de se rapprocher de l’île Maire pour débarquer les passagers. Mais les falaises étant trop raides, il tente alors d’échouer le Liban entre les éperons rocheux des Farillons. Cette manœuvre, qui aurait pu changer la tragédie en un formidable sauvetage, va tourner à la catastrophe. En effet, à une vingtaine de mètres du but, la poupe se soulève au-dessus de la mer. C’est la panique. L’équipage n’arrive pas à lancer les chaloupes (une seule sera descendue), certaines personnes sautent à la mer, d’autres, du fait de l’inclinaison du paquebot, s’écrasent sur le pont. Puis c’est l’explosion : la chaudière du Liban vient de se briser en deux. Le navire s’enfonce très rapidement. Les passagers et matelots qui avaient trouvé refuge sur l’arrière du Liban, sont faits prisonniers sous la tente installée pour les protéger du soleil, et meurent noyés. Les vapeurs Balkan, Le Planier, Le Bleschamp, l’Eclaireur n°10 et le Ravkoszi, arrivés sur les lieux, ne sauvèrent que peu de personnes. Le nombre des victimes ne fut jamais clairement établi : 90 pour l’armateur, 180 pour les journaux. Ceci s’explique par le fait que les formalités d’embarquement n’étaient pas terminées. Le commandant de L’insulaire fut condamné trois ans plus tard pour avoir donné l’ordre fatal, et surtout pour avoir continué sa route sur Marseille sans porter secours au Liban.